T'es cap de foutre la merde dans ta classe le jeunot ? les mots se contrastaient sur le fond blanc du site où tu t'étais inscrit il y a deux semaines à peine. Un des mecs du bahut s'était précipité dans la classe pour avoir l'exclusivité de faire découvrir un nouveau site à la classe. C'est révolutionnaire, vous allez voir. On avait vu et on était tombé sous l'emprise de dare or not dare. Un coup de cœur international. Toi, t'avais pris le portable du mec et tu te l'étais apprivoisé afin de contempler cette prétendue merveille par tes propres yeux. Tu l'aimais pas ce gars, mais tu t'en foutais, tu devais savoir. Au bahut, il faut toujours être à la pointe de la technologie, connaitre la dernière rumeur de l'heure et être au courant des mouvements à la mode. Et ce site en était un à part entière. C'était genre le phénomène de la journée, puis de la semaine, et encore du mois, de l'année même. Ça nous a collé la peau pendant des mois. Certains refusaient de voir la vérité en face, mais c'était devenu un buzz mondial. On dirait comme ça que tu t'étais jeté sur la chose en arrivant chez toi. Pourtant, tu ne t'es pas inscrit tout de suite. Non, t'as attendu de voir ce que tes potes te reporteraient comme avis le lendemain. Autant ne pas prendre de risque et surtout ne pas user son temps si ça n'en valait pas la peine. Le lendemain, Louis avait reçu un "cap ou pas cap", un pari quoi. Il t'avait expliqué tout en détails. C'est à cet instant que ça t'a interpellé. Tu voyais là un moyen pour fuir l'ennuie le week-end. Tes parents allaient souvent en week-end, du coup tu restais seul à la maison. Ça ne te dérangeait pas, après tout c'est toi qui leur avais dis de voyager juste eux deux. A quoi bon revoir des paysages dont tu avais foulé le sol plusieurs fois cette année ? A dix-neuf ans, tu avais déjà visité le monde entier. Maintenant, il ne te restait plus qu'à profiter de la vie d'adolescent. Ne pas grandir trop rapidement. Tu te mordis la lèvre inférieure. En étais-tu capable ? Tu n'étais pas très bon élève, mais tu t'en sortais plutôt bien. Serais-tu prêt à mettre à la poubelle ta réputation d'étudiant sérieux ? Tu t'imaginais la réaction du professeur si tu commençais à mettre le bordel en classe. Il y aurait des représailles et surtout tes parents seraient convoqués. Tu hésites, tu doutes et tu cliques. Cap. Pourquoi ? Tu savais pas, un putain d'instinct.
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« Bo! » Seuls trois personnes dans ce monde m'appelaient ainsi. Je me retournais vers la blonde. Mon coeur se pinça. Toujours aussi belle et joviale, un véritable levée de soleil. La jeune fille accourra vers moi et me fis la bise dans un tourbillon de cheveux. Moi, j'étais encore béat, les yeux fixés sur elle et un sourire vague en bouche. Dieu, j'aurais kiffé planter mes lèvres sur les siennes et lui voler un baiser. J'aimerai lui faire tant de choses... pourtant, je prenais soin de taire mes désirs pour elle. Je ne voulais sûrement pas entacher notre amitié avec des histoires qui n'en valent finalement pas la peine. Si je venais à perdre sa confiance je pense que je serais l'homme le plus triste au monde. Sérieusement, cette fille, c'est une révélation chaque jour. Mais, vous me direz, pourquoi tu te la pécho pas ? Elle t'aimerait bien, j'en suis sûr. Le truc, c'est qu'on était pote, de très bon potes et puis elle m'a aidé à accomplir un autre pari à la con. Depuis, ensemble et avec les deux autres choubidous, on exerce une profession quelque peu... illégale ? Oui, c'est bien le mot. On vole. Pas à n'importe qui. Nos victimes sont désignées à l'avance et sont triées sévèrement -c'est moi qui m'occupe de cette tâche-là. l'autre homme de l'équipe s'occupe des caméras de surveillance, des alarmes, etc... et les filles participent et s'amusent comme des folles. C'est fou tout ce qu'on a pu vivre ensemble. On était de simples adolescents et puis, tout d'un coup, on est devenu des escrocs, des criminels. Pourquoi ? Mais parce que c'est fun, c'est excitant et surtout ça a plein de côtés positifs. On vole pas des gants de toilettes. Nous, on s'intéresse à la haute gamme. Vêtement Chanel, sacs Louis Vuiton, parfum Guerlain, etc... on zieute et on prend. C'est une obsession, une passion qu'on embrasse tous dans l'équipe. La mode, la célébrité, la luxure. « Allo la Terre. » Je reviens soudainement à la réalité. Elle était toujours devant moi et me prit par l'épaule. « 'lut, la pêche ? » « Tu peux pas savoir comment. » Elle arbora un big sourire et mit ses lunettes Prada -son dernier butin. Elle semblait vivre un conte de rêve et savoir que j'y participais, ça me faisait super plaisir. Je pourrais tout faire pour elle... pour eux. C'était devenu mes potes de carnage, pas question de les laisser tomber. J'les aime, j'aime le lien qui nous réuni. On se sent plus fort quand on est ensemble, comme invincibles. On se promène bras-dessus, bras-dessous, on se la pète avec nos fringues prisés. Nous sommes des dieux.