« Sortez vos bouquins et allez à la page 203 » dit mon professeur de français d'un ton sec, je m'exécute donc, un peu comme toute la classe. Tout le monde sait que si quelqu'un ne fait pas ce que notre professeur, Monsieur Browshan, nous dit, ça va mal aller. J'ai jamais vraiment aimé ce professeur, alors que pourtant j'adore le français, j'ai même de très bonnes notes, mais alors lui ... Je peux pas le voir en peinture. Sur mon bulletin il met toujours la même chose 'bavarde trop, devrait mieux se concentrer' il devrait être content que j'ai des bonnes notes déjà, faut pas trop m'en demander non plus. Enfin bref, ma meilleure amie assise à mes côté, prend le bouquin ouvert et le parcourt rapidement. « Vous ferez les exercices un, deux, trois, quatre, cinq et six. » je soupire, un peu comme toutes les autres personnes de la classe, il nous demande toujours une tonne d'exercices, et comme nous sommes incapables de les finir en une heure, nous sommes donc obligés de les finir chez nous, génial. En plus, c'est tout le temps comme ça, alors bon. Etant donné qu'aujourd'hui, je suis d'une grande flemmardise, je place mon bouquin devant moi, et sors mon téléphone, ouais je jour à Angry Bird quand j'ai pas envie de travailler. Ma meilleure amie se penche alors et regarde ce que je fais, elle me chuchote doucement « Tu vas te faire choper ... » je soupire en la regardant, elle devrait savoir que depuis le temps que je fais ça, je me suis jamais fais choper, mais elle arrive pas à l'accepter, je suis trop rapide moi, jamais personne verra que je fais ça. Je tourne alors la tête vers elle et la regarde « Mais non t'inquiètes, je me serais déjà fais choper sinon ! » je repose alors mon regard sur mon écran de téléphone, vérifiant si le professeur de me regarde pas. Mais aucun problème, il corrige des copies. En fait, il nous donne des exercices pour pas qu'on le fasse chier quand il corrige des copies ... Ouais en gros il se débarrasse de nous. Je range enfin mon téléphone, exaspérée par le fait que je n'arrive pas à passer un niveau, impossible. Faudra que je demande à lyanna de m'aider, elle est forte. Je regarde alors les exercices que me meilleure amie à fait, les deux premiers. Je me serais écouté, j'aurais tout recopier, mais comme je suis une super bonne élève, je vais le faire par moi-même, et puis comme ça, le temps passera plus vite et je pourrais rentrer chez moi plus vite également. Après dix minutes, ça toque à la porte, tout le monde reporte donc son attention sur celle-ci. « Entrez. » le principal entre dans la classe, et à chaque fois que celui-ci se présente dans une salle, ou alors un surveillant, tout le monde se lève. Ouais, tout le monde se lève, j'ai jamais vraiment compris pourquoi, sûrement pour leur montrer une sorte de respect ... J'en sais rien en fait. Je peux apercevoir le principal, il a l'air bizarre, pas comme d'habitude. Il parcourt alors la classe des yeux avant de s'arrêter sur moi. « Lennon, tu peux me suivre s'il te plaît ? » je tourne alors la tête vers ma meilleure amie qui me souffle doucement « Je t'avais dis que t'allais te faire choper ! » je soupire, génial. Je sens alors tous les regards se poser sur moi, ah, je déteste ce genre de situation, t'as tout le monde qui te regarde, c'est super désagréable. Je reporte de nouveau mon attention sur le principal. « Je prends mes affaires ? » il me fait un signe positif de la tête. Je range donc toutes mes affaires dans mon sac, en faisant attention de ne rien oublier. Je regarde alors ma meilleure amie, qui a l'air aussi surprise que moi. Je prends alors mon manteau ainsi que mon sac et rejoins le principal. Monsieur Browshan me regarde « Pour demain, tu devras finir les exercices » dit-il en souriant. Ouais ouais je sais, toujours le même refrain, finir les exercices, c'est bon j'ai compris. Je souris alors en faisant 'oui' d'un signe de la tête, je vais le contrarier ou il va péter une crise. Le principal avance donc, et je le suis. Il ne me parle pas, bizarrement, il continu d'avancer la tête baissée. Je fais donc de même.

Une fois arrivés dans son bureau, il m'invite alors à m'asseoir sur la chaise placée devant son bureau, je m'exécute donc. Il s'assoit alors en face de moi. Je peux ressentir une odeur de moi, sûrement du au fait que ses meubles doivent être nouveau. Les murs ainsi que le sol sont en bois, avec tous les meubles au tour assortis à ceux-ci. Je reporte alors mon attention sur le principal. « Lennon, j'ai reçu un appel il y a une vingtaine de minutes, de la part de l'hôpital. » de la part de l'hôpital ? pourquoi de l'hôpital ? Pourquoi l'hôpital aurait appelé ? nan franchement je vois vraiment pas pourquoi. Je ne réponds donc pas, attendant la suite de sa phrase, histoire de voir ce qu'il va me raconter. « Tes parents ont eu un accident de voiture... » QUOI ? attends c'est pas possible ! Nan je dois rêver là, c'est ... Non j'y crois pas. Je ... c'est pas possible, je lève alors les yeux vers lui et le regarde « Je vous en prie, dites moi qu'ils vont bien ... » je sens mes yeux qui s'humidifient, il y a encore un espoir qu'ils soient vivants, il faut que je me raccroche à ça ... Ils sont vivants, ça ne peux pas être autrement. « personne n'a survécu » il baisse la tête, surement de gêne. Je ne peux pas y croire ... mes parents sont morts ? pour de vrai ? je par alors en sanglots, je ne peux me retenir, je ne peux pas y croire ... « Non ... » c'est impossible ils ne peuvent pas être morts ... Je ne peux pas l'imaginer. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer, aujourd'hui, mes parents sont morts. Je laisse une larme s'échapper, puis je l'essuie immédiatement, ma soeur se trouvant dans la chambre adjacente à la mienne, je n'ai en aucun cas envie qu'elle me retrouve dans cette état là.

Je me trouve actuellement dans ma chambre de couleur beige et ocre, portant une robe noire. Je suis assise sur ma coiffeuse qui se situe en face de mon lit. Appliquant un rouge à lèvre de couleur rouge sang sur mes lèvres asséchées, je me regarde dans le miroir, je me demande pourquoi il a fallut que ça m'arrive, que ça nous arrive à nous, les Prexcott. On se dit que les histoires trash ça n'arrive que dans les films, que les gens meurent que dans les films. On se dit, que ça nous ne arrivera pas, pas à nous. Mais non, ça nous arrive, et enfin de compte, ça peut arriver à n'importe qui, et du jour au lendemain votre vie peut changer, elle peut passer d'harmonieuse avec des parents aimants à détruite avec plus de parents du tout, la vie peut perdre toutes raisons de continuer d'un jour à l'autre. Ce qui est triste, c'est de me dire que je ne pourrais plus jamais afficher mes bonnes notes au frigo, je ne vais plus m'allonger sur les genoux de ma mère pour lui raconter mes peines de coeur, je n'appellerais plus jamais mon père au secours si jamais quelqu'un se fait mal et que je suis incapable de gérer la situation, je ne pourrais plus m'habiller et demander l'avis de ma mère, je ne pourrais pas sauter dans les bras de mes parents lors de l'obtention de mon diplôme ... Je ne pourrais plus faire ce que ferait une famille normale, ce que je faisais avant. Je laisse une larme s'échapper, mais je l'essuie directement. Je ne veux pas laisser une marque de ma tristesse se dévoiler, déjà que ma soeur se trouvant dans la chambre adjacente à la mienne. Déjà qu'elle est déjà extrêmement touchée par cet événement, sûrement plus que moi. Je ne veux donc pas lui rappeler cet événement vraiment marquant. Je sors alors de ma chambre, enfilant un gilet noir. La tradition du noir pour un enterrement, je haie cette tradition, comme si l'événement ne se trouve pas déjà assez sinistre. J'avance jusque dans la chambre de ma soeur, je frappe puis j'entre dans celle-ci. Ma soeur se retourne vers moi, je peux apercevoir ses yeux humidifiés, j'en déduis donc, qu'elle a pleuré, et ce, il n'y a pas longtemps. « Tu es prête ? » dis-je, m'efforçant de faire un sourire accompagné de cette parole. Elle me regarde dans les yeux, et me répond doucement « Oui ... » j'avance alors vers elle, et je lui saisis la main. Nous voilà partit pour le jour le plus sinistre de notre vie.

« Qu'est-ce que tu fais ? » je me retourne vers ma soeur, lâchant les affaires que je tenais dans mes mains. Je les étends sur ma valise, ouverte sur le lit de ma chambre. « A ton avis ? J'vais pas m'occuper des plantes » je baisse les yeux pour me re-concentrer sur ma valise, je reprends mes habits, puis continue à les plier, essayant d'ignorer sa présence. Je l'entends soupirer, et je fais de même. « Que vas-tu faire avec ça ? Où vas-tu ? » je ferme les yeux, j'ai envie d'exploser, de lui crier ce que je pense vraiment. Depuis toutes ces années. Je me contente d'avancer vers elle. « Il faut que je sois sur le point de partir pour que tu commences à t'en faire pour moi ? » il est vrai que ma soeur ne s'est presque pas occupée de moi après la mort de nos parents, enfin, elle a prit 'soin de moi' étant donné que je suis encore en vie à l'heure d'aujourd'hui, mais pas de la meilleure façon qui soit. « Ne dis pas ça, tu sais que j'ai fais de mon mieux ! » de son mieux ? elle appel ça faire de son mieux ? je me recule doucement et détourne le visage « De ton mieux ? J'ai plus eu l'impression de prendre soin de toi, que l'inverse. » j'avance vers la fenêtre et soupire. Je me retourne de nouveau vers elle, osant enfin croiser son regard, je n'ai plus peur de lui faire face à partir de maintenant, de lui dire ce que je pense. Je n'ai pas peur de ma soeur, au contraire, je n'ai juste pas envie de la blesser, je sais qu'elle a été encore plus touchée que moi par la mort de nos parents, alors je ne voulais en aucun cas la blesser encore plus avec mes pensées, mais je pense qu'à partir de maintenant, elle est prête à accepter la vérité, du moins, je l'espère. Elle baisse la tête, sûrement de gêne. « Mais où vas-tu aller ? Que vas-tu faire ? » je lève les yeux vers elle, ne la lâchant plus du regard « J'ai rencontré une fille à l'université, elle est adorable d'ailleurs. Et si ça t'intéresse, elle s'appelle Pandora, et elle est à la même Université de moi et c'est ma meilleure amie. Et oui, je suis à l'Université, j'étudie l'astronomie. Pandora et moi, allons partager un appartement, à nos frais. » je sais, j'ai dû sûrement y aller un peu fort, mais je pense qu'à Vingt-six ans, elle est prête à accepter la vérité. « Je ... » elle hésite « tu ne peux pas me laisser toute seule, que vais-je faire ? et comment vas-tu payer l'appartement ? tu ne peux pas me laisser ! » je soupire et la lâche du regard. Je m'appuie sur le lit. « Je vais sûrement me prendre un petit boulot dans un café, en tant que serveuse. Et peut-être que Pandora aussi, je n'en sais rien. Et ... Tu as vingt-six ans ! tu arriveras bien à te gérer ! tu n'es plus une enfant ! » elle baisse les yeux, et se retire dans le salon, sans dire un mot. Je baisse la tête et finis ma valise, en espérant ne pas lui avoir fais trop de mal.