when i was a child, i was a jedi.
« Miss Costa, veuillez manger votre soja bio ! » « C’EST DEGUEULAAAAAAASSE ! » Maria avait la vie dure à la maison, j’veux pas dire mais c’est vrai ,surtout quand j’étais gosse. Mes parents étaient soit à un gala de charité, soit en train de sauver des orphelins au mali ou j’sais pas quoi, du coup Maria m’a plus ou moins élevée. Mais j’étais pas comme mes parents, j’m’en battais les couilles de la planète ou des gens moi, tout ce à quoi je pensais c’était jeter des ballons sur les pauvres gosses de mon quartier, décorer les murs avec mes pastels et balancer de la bouffe un peu partout dans le living room de 400 m carrés. J’étais une enfant chiante, et maintenant, j’suis une ado chiante, j’ai toujours été chiante et j’suis habituée. Mais j’avais des gens qui m’aimaient telle que j’étais, chiante et bizarre. « SO TELL ME WHAT YOU WANT WHAT YOU REALLY REALLY WANT » “I WANNA HA I WANNA HA I WANNA HA I WANNA HA” “I WANNA REALLY REALLY REALLY WANNA ZIGAZIG AHHHH” Moi, Joy et Jil, on faisait toujours les spice girls dans ma sale à manger. Des fois Maria faisait le public, des fois elle faisait une des spice girls, et des fois elle faisait le ménage. Encore maintenant, on improvise des shows dans ma piaule… Et Maë fait la 4ème Spice girls parce que je l’oblige. C’est plutôt marrant. Bref, j’étais gosse, j’étais pourri gâtée, déjà une chieuse de première, j’en avais déjà rien à battre de l’école, et j’avais des couettes. Ouais. Des couettes. C’était une belle période.

aw u're such a bitch.
« T’ES PLUS MA COPINE SALE VACHE EN RUT ! » « … Joy tu devrais arrêter d’essayer d’insulter les gens, t’es trop ridicule. » Moi et Joy, on se disputait rarement. Voire jamais, en fait j’acceptais sa personnalité et elle la mienne, on se complétait. Comme des meilleures amies, quoi. On pouvait être bizarres à deux. J’me souviens de cette disputes, on devait avoir 10, 11 piges, c’était pour un truc tout pourri. J’crois que j’avais abimé un de ses CD de Justin Timberlake ou un truc du genre, de toute façon il avait une voix de tapette et ce CD était nul, je voyais pas pourquoi elle en faisait tout un caca nerveux, mais whatever, ça a commencé à crier et pouf on était plus amies. Trop de violence en nous. Sauf que une fois rentrée chez moi, Maman a bien vu que j’étais plus grincheuse que d’habitude. J’suis allée dans ma chambre et j’ai regardé le CD. Et après j’ai regardé la photo de Joy. Et après je me suis dit que c’était con toute cette histoire. On allait pas se faire la gueule pour ce pd refoulé de Timberlake quad même. Donc j’suis descendue dans la cuisine, et j’ai fait un énooorme gâteau. Toute seule ! Enfin presque, Maria m’a un peu aidée, mais j’étais fière de mon gâteau. J’allais presque changer d’avis et le manger mais Maman m’a poussé dehors pour que j’aille chez les Hills-Everdeen. Pf, j’aimais pas m’excuser, d’ailleurs j’avais aucune intention de m’excuser, parce que je suis le genre de meuf trop fraîche qui est trop fabuleuse pour même penser à s’excuser, donc j’ai sonné, et Joy a ouvert. « Kesta ? » j’ai sorti mon gâteau… et dessus avec du coulis j’avais marqué « sorry 4 being fabulous ». Elle a explosé de rire et m’a pris dans ses bras. Rohlala trop d’amour en nous. Et j’me souviens de cette fin de journée ou on a mangé la moitié du gâteau et où on s’est balancé l’autre moitié à la figure comme deux grosses truies. En fait, je peux pas me disputer avec Joy. J’ai jamais pu parce qu’elle est presque aussi cool que moi.

2 kool 4 skool.
« PST. » Il se retournait pas le pd. « PSTTTTTT. » Toujours pas, il se lave les oreilles des fois ou quoi ? « EH CHOUCROUTE ! » « MADEMOISELLE COSTA JE VAIS VOUS ENVOYER CHEZ LE PROVISEUR ! » « Tiens quelle surprise, j’pense que Charlie sera ravi de me revoir pour la troisième fois cette semaine. » j’ai fait mine de bailler et la prof de littérature m’a laissé tranquille, quelle victime celle-là. Au lycée j’suis la cancre de service, celle qui branle rien et qui justement, s’en branle. Mes mots d’absence et mes mots de retenue étaient pour ainsi dire légendaires, en fait j’les colle tous sur le mur de ma chambre et j’dois dire que j’me trouve plutôt épique. Bref. Ioannis était le mec parfait, toujours propre sur lui et sage, et ça m’énervait. Je l’avais choisi comme pote parce qu’il me faisait rire et aussi parce que je le shippais avec Joy avant même qu’ils se connaissent, mais j’avais bien l’intention d’le faire un peu vivre à la manière Ivy. Il s’était retourné, me regardant avec des yeux ronds. « Toi et moi on sèche les maths, que j’te fasse vivre un peu. Oké ? Cimer. » « Quoi ? Mais non, j’veux pas sécher les cours moi ! » « Wesh ça fait des années que j’essaye cette fois tu discutes pas ou j’te fous une kalash dans l’cul, Joy sera pas contente mais j’m’en branle, c’est qu’une heure ça vaaaa ! » Il a baissé les yeux. OWI VICTOIRE ENFIN LA VICTOOOOIRE ! Je me suis levée et j’suis montée sur la table. Oui je suis normale. « PUMP IT UP J’AI REUSSIIIII ! » « MADEMOISELLE COSTA CHEZ LE PROVISEUR TOUT DE SUITE ! » « Ouais j’connais le chemin, adieu les paysans, amusez vous bien. » J’ai fait un clin d’œil à Ioannis qui faisait un facepalm, eh genre j’suis un cas social, c’est bon, je suis une meuf très marrante et traîner avec moi c’est le pied, non mais oh il allait avoir de mes nouvelles lui. Bref, j’ai smsé Joy pour lui dire que je lui volais son copain deux heures max, parce que j’voulais pas qu’elle croie que je drague le bouclé, déjà d’une il était pas pour moi, pas assez sauvage comme mec, et de deux, jamais j’drague le mec de ma meilleure amie, no way. J’suis une pute mais pas avec ceux qui comptent. Donc, on a passé l’aprem ensemble. J’lui ai appris à faire du skate. Enfin j’ai essayé, parce que tout ce qu’il a récolté c’était des égratignures. Mais j’crois qu’il était en progrès. Et comme je savais qu’il allait chialer comme une tafiole à cause de ces bobos comme tous les mecs (sauf Maë parce que Maë il gère) j’lui ai fait des macaronis au fromage. J’suis vraiment la meuf parfaite en fait je comprends pas pourquoi j’suis toujours célibataire. Peut être parce que j’suis insupportable, c’est possible. Bref. C’était mon poto de la vie Ioannis. Enfin, avant son accident et sa perte de mémoire et toutes ces merdes. Du coup là ben c’est un peu la crise. Mais je sais qu’au fond de lui dans la mémoire de son esprit tout ça, il aime encore Joy. J’le sais parce que eux deux c’est encore pire que Nala et Simba, que Cendrillon et l’autre pd de prince, que… QUE WOODY ET BUZZ L’ECLAIR ! Donc j’vais tout faire pour qu’ils se remettent ensemble. Puis j’avais acheté ma robe de demoiselle d’honneur pour leur mariage et elle est pas remboursable, j’suis pas une pigeonne moi.


you can't always get what you want.
« TU VAS TOMBER ! » « TA GUEULE SUCE MA BITE ! » « J’AIMERAIS BIEN MAIS T’EN AS PAS ! » « MAË FERME TA BOUCHE A PIPES JE SUIS EN PHASE DE CONCENTRATION LA ! » La plus grande rampe de Chicago. J’avais pas peur du tout, après tout j’avais fait des trucs pires. A 17 piges, j’avais déjà ma team de skate, les red warriors. Sérieux, si vous êtes skater et que vous connaissez pas les red warriors, allez vous coucher duh. On fait des compètes partout dans le monde, et tout, les sponsors me lèchent le cul j’trouve ça marrant. Et sérieux j’suis une folle sur un skate. C’est le seul truc pour lequel j’suis douée. Avec faire des macaronis au fromage. Et me teindre les cheveux. J’ai pris une grande inspiration, et j’me suis lancée. Le vent dans mes cheveux, la vitesse, l’adrénaline. C’était mon truc. Ma came. Et j’avais réussi. « Alors princesse, c’est qui la meilleure ? » « Bravo t’as droit à une pipe gratuite. » Maë me tcheka avec notre poignée de main secrète (un indice, on fait un espèce de truc de rugbyman ou on se frappe le torse l’un contre l’autre en mode gros porcs à la fin) je l’aime bien ce gosse, c’est un chieur de première comme moi, en fait c’est genre mon meilleur ami, on fait trop de conneries ensemble, une fois on a cambriolé la maison d’une bourge qui me faisait chier, une autre fois on a braqué un bar tabac, oh je me souviens on est montés sur le toit du lycée pour se marrer aussi, bref on est des pures bites et on se comprend. Le truc c’est qu’à force de dormir à poil avec lui, ou de se faire passer pour sa copine quand il gros lourd moche me drague en soirée, ben j’sais plus trop où j’en suis, et c’est chiant parce qu’il aime pas les vagins si vous voyez ce que je veux dire. Mais j’dis rien parce que c’est trop mon frère de la vie de mon cœur et je veux rien niquer, genre si je le perds c’est comme si je perdais ma culotte bob l’éponge préférée tu vois, du coup je ferme ma grande gueule pour une fois.