Dare or not ? C’était une question qui revenait sans doute trop souvent dans la vie de Lyanna ces derniers temps. Elle n’avait pourtant pas été une grande joueuse dans sa jeunesse. Lyanna n’avait jamais été de celles à se lancer dans des paris fous. Au contraire, elle était une jeune fille sage, droite et disciplinée. Elle l’était toujours, même si le site était devenu peu à peu une drogue dont elle ne saurait se passer. Elle était une fille sage, parfois trop. Mais elle se révélait être pleine de ressources et il n’y avait que grâce à ce site qu’elle pouvait montrer au reste du monde qu’elle n’était pas juste une fille gentille et sage. Elle avait besoin de ce site pour se sentir différente, pour avoir l’impression d’être quelqu’un, qu’on la remarque alors que Lyanna Prescott était un nom trop peu connu, même ses propres amis arrivaient à l’oublier tant elle était transparente. Sur Dare or not dare, elle ne l’était pas. Elle n’était pas non plus une pauvre fille qui se battait pour sauver un hôtel qui d’après beaucoup, n’en valait pas la peine. Elle se sentait mieux, à chaque fois qu’elle relevait un défi, c'est-à-dire à chaque défi qu’on lui posait – elle n’en avait refusé aucun pour le moment – elle se sentait mieux. Aujourd’hui encore elle était sur ce site et aujourd’hui encore elle se retrouvait face à cette fameuse question. Elle haussa légèrement les épaules avant de reposer sa tasse de café sur son bureau afin d’avoir les mains libres pour aller accepter le défi en question. Un de plus sur la nombreuse liste des défis qu’elle avait accepté. Trop souvent, elle oubliait les conséquences de ce qu’elle faisait, comme s’il n’y en avait pas, comme si le monde fonctionnait uniquement sur le modèle du site. C’était idiot, mais sans doute qu’elle était idiote. Rapidement, elle referma son ordinateur tout en laissant échapper un long soupire. Avant le petit plaisir du défi, elle devait en finir avec toute sa paperasse. Elle avait l’impression qu’elle ne s’en sortirait jamais, c’était à peine si elle comprenait la signification de tous ces papiers qui s’entassaient sur son bureau. Ses parents avaient toujours eu l’air de s’en sortir à merveille. Elle avait l’impression que pour eux, gérer l’hôtel avait été un jeu d’enfant, alors pourquoi est-ce qu’elle, elle n’y arrivait pas ? Sans doute parce qu’elle, elle n’était bonne à rien. Elle laissa échapper un soupire. Il ne fallait pas qu’elle se laisse abattre, elle y arriverait. Elle était optimiste, trop d’après certains, mais qu’importait ce que les autres pouvaient en penser, elle allait s’en sortir. Il fallait juste qu’elle règle les quelques problèmes en cours. D’un geste remotivé, elle attrapa la première feuille sur sa pile. Elle allait s’occuper de ça. La banque. Elle parcourut la lettre du regard, écarquillant finalement les yeux devant le montant qu’elle devait rembourser. C’était trop. Ils avaient forcément fait une erreur quelque part. Elle ne pouvait pas être aussi endettée. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle soit aussi endettée. Nerveusement, elle regarda tout autour d’elle. Elle n’avait pourtant pas fait de grandes dépenses récemment. Elle se trimbalait toujours avec la même vieille voiture depuis des années, une poubelle ambulante, il fallait qu’elle la change, mais elle ne l’avait pas fait, au moins ça ne pouvait pas être la cause de cette maudite dette. Le loyer. Ellyane devrait l’aider à le payer désormais, ce serait plus simple. Est-ce qu’il fallait qu’elle le réclame ? Elle n’en savait rien. Elle n’était pas du genre à réclamer et puis elle n’était pas là depuis très longtemps, elle ne pouvait pas lui réclamer de l’argent tout de suite, c’était bien trop mal poli. Le loyer, elle verrait plus tard. Les études de sa sœur. C’était sur un compte privé que les parents Prescott avaient ouvert uniquement pour les études, elle n’avait pas de soucis à se faire de ce côté-là. Qu’est-ce qu’elle avait fait pour être aussi endettée nom de dieu ? Elle sentait les larmes lui monter aux yeux alors qu’une certaine panique s’emparait d’elle. Non, il ne fallait pas pleure. Ce n’était pas ça qui allait régler ses problèmes d’argent. Ce serait bien sinon. Si ça pouvait vraiment l’aider, elle passerait son temps à pleurer, quoi qu’elle passait déjà beaucoup de son temps à pleurer, comme si elle croyait que ça pouvait résoudre ses problèmes. Ce serait si simple pourtant. Elle laissa tomber cette maudite feuille sur le bureau. Le problème était simple. C’était l’hôtel. Elle dépensait plus d’argent pour le maintenir en vie qu’elle n’en gagnait grâce aux clients qui y passaient quelques rares nuits. Elle ne le vendrait pas, elle ne l’abandonnerait pas.
D’un geste las, elle se leva de sa chaise. Elle réglerait tout ça demain. C’était ce qu’elle avait dit la veille, et puis l’avait veille et surement le jour d’avant encore. C’était trop de responsabilité pour elle, elle préférait prendre la fuite. En plus, elle avait un défi à relever. C’était tellement plus simple ça. Elle prenait la fuite avec une certaine lâcheté, ou simplement en ignorant qu’elle ne pourrait pas faire ça indéfiniment. Elle ignorait un peu trop cette évidence, tôt où tard, les problèmes la rattraperait et elle serait prise au piège dedans. Elle ne pouvait pas se permettre d’y penser. Rapidement, elle quitta son bureau, puis l’hôtel pour se rendre dans les rues de Chicago. Elle se rendit dans la première boutique à succès qu’elle croisa sur sa route et, une fois dedans, elle réalisa enfin que son défi n’avait rien de simple. Il fallait qu’elle choisisse un objet et qu’elle s’en aille avec s’en payer. C’était l’intitulé du défi. L’auteur avais pris soin de ne pas utiliser le mot vol et elle, elle avait mis un peu de temps à réaliser que c’était bien ce qu’elle devait faire. Flânant dans les rayons de ce magasin de cosmétique, elle hésitait à reculer, laisser tomber et rentrer chez elle. Elle n’était pas une voleuse. Elle était une brave fille. Une gentille et sage fille. Bizarrement en cet instant précis, elle se souvenait d’Ellyane, quelques temps plus tôt qui lui avait envoyé bien des reproches en pleine figure. Elle était, d’après son amie, trop gentille, trop naïve et tout un tas d’autres propos dévalorisants qu’elle préférait essayer d’oublier. Elle allait relever ce défi et la première personne à qui elle le dirait, ce serait Ellyane. Elle était parfaitement capable de faire des bêtises. Elle n’était pas qu’une fille trop sage et trop gentille. Elle allait le faire. Elle s’arrêta un instant devant un rayon. Presque hallucinée par le prix d’un simple rouge à lèvres. Avec un prix pareil, il devait être magique le rouge à lèvres. Elle attrapa l’objet, l’observant pendant un certain temps. Elle ne pouvait pas faire ça. C’était interdit, elle allait s’attirer des problèmes et en plus elle n’avait pas besoin d’un rouge à lèvres hors de prix. Elle avait déjà ses rouges à lèvres, qui étaient déjà très bien. Elle n’avait pas besoin de ça. Mais elle n’avait besoin de rien ici de toute façon. Elle reposa l’objet d’un geste tremblant. Commençant à s’éloigner avant de s’arrêter net. Elle entendait déjà Ellyane se foutre de sa gueule et puis elle avait accepté le défi, elle ne pouvait pas se défiler si facilement. Au pire elle le rendrait plus tard. Elle récupéra l’objet, fixant tout autour d’elle avant de le glisser dans son sac à main. Voilà qui était fait. Elle avait juste oublié un détail important. Elle n’avait pas passé les portes du magasin que l’alarme se fit entendre. Elle jura intérieurement et prise d’une folie passagère, elle commença à s’enfuir. Forcément, elle, la petite Lyanna en talons haut, elle ne fit pas dix pas avant de se faire arrêter. Elle aurait pu s’en tirer avec moins d’ennuis, c’est ce qu’on lui annonça avant de lui dire d’être bien gentille et de la conduire au poste de police. « Vous allez pouvoir réfléchir un peu à vos actes en cellule mademoiselle. » Elle écarquilla les yeux. Elle n’avait tué personne, elle ne pouvait pas aller en prison pour ça. Ils n’avaient pas le droit de la mettre en prison, elle allait payer, elle ne savait pas avec quel argent mais elle préférait payer plutôt que de se retrouver en prison. « Vous devez me laisser parler à … » Elle se coupa au beau milieu de sa phrase, à qui d’abord ? « Mon avocat. » Le policier en face d’elle arqua un sourcil comme s’il venait de se retrouver en face d’une folle. C’était sans doute le cas. Elle n’avait même pas d’avocat et certainement pas les moyens de s’en payer un. « Vous pouvez toujours appeler quelqu’un qui viendra payer votre caution, ce sera plus efficace et ça vous évitera de passer la nuit ici. » La nuit ici. Elle sentit son cœur battre soudainement trop fort elle n’allait pas passer la nuit ici. C’était hors de question qu’elle passe la nuit ici. Elle acquiesça nerveusement avant de saisir le téléphone qu’on lui tendait. Qui est-ce qu’elle pouvait appeler ? Elle n’allait pas faire sa débile en demandant à avoir accès à son portable pour retrouver ses numéros. Elle avait déjà assez honte comme ça. Le numéro qu’elle connaissait le mieux, c’était celui de Leace, impossible de l’effacer de sa mémoire celui là. Ce fut donc celui qu’elle tapa sur le téléphone, quelque peu nerveuse, Elle laissa échapper un soupire alors qu’elle venait de tomber sur sa messagerie « Allô Leace. C’est Lyanna. Il semblerait que j’ai un petit problème, alors euh. Quand tu auras ce message, si jamais tu l’as avant demain matin, est-ce que ça t’ennuierais de venir me chercher ? Je suis en prison. Voilà. J’espère vraiment que tu auras ce message rapidement. Désolée sur dérangement et … et … et bonne soirée. » Bonne soirée. Tu parles, s’il avait le message, elle allait lui pourrir sa soirée. Elle raccrocha le téléphone avant d’adresser un petit sourire au policier qui la regardait toujours comme si elle était folle. Rapidement, elle se retrouva enfermée dans une cellule, en compagnie des mecs arrêtés parce qu’ils étaient trop saoul ou ceux qui avaient été pris pour excès de vitesse et bien-sûr ceux qui comme elle, s’était fait prendre à voler. Une toute petite poignée de personne avec qui elle n’avait pas envie de passer la nuit, deux autres personnes en fait. Elle avait presque l’impression d’être une grande dame à coté d’eux avec sa chemise bien repassée, sa jolie jupe et ses escarpins. Eux ils avaient l’air de clochards. Sans doute qu’elle finirait comme ça elle aussi si elle ne payait pas ses factures. Adossée au mur pour ne pas trop s’approcher deux, elle tapait nerveusement du pied, les paupières fermement closes. Pourvu qu’il ait le message ; pourvu qu’il ait le message. Elle rouvrit les yeux. Et s’il avait le message et qu’il n’avait pas envie de l’aider, ou qu’il ne savait même plus qui elle était. Trop de si, dans lesquels résidaient presque sa survie en cet instant. Elle adressa un vague sourire à l’un des types bizarre en face d’elle répondant poliment à celui qu’il lui avait adressé. « Mon dieu, Leace s’il te plait. » Elle referma les paupières, continuant d’agiter nerveusement le pied tout en priant intérieurement que Leace n’arrive à son secours.
WHEN ALL OF YOUR FLAWS AND ALL OF MY FLAWS ARE LAID OUT ONE BY ONE. A WONDERFUL PART OF THE MESS THAT WE MADE, WE PICK OURSELVES UNDONE. ALL OF YOU FLAWS AND ALL OF MY FLAWS, THEY LIE THERE HAND IN HAND. ONES WE'VE INHERITED, ONES THAT WE LEARNED, THEY PASS FROM MAN TO MAN. THERE'S A HOLE IN MY SOUL, CAN YOU FILL IT ? YOU HAVE ALWAYS WORN YOU FLAWS UPON YOUR SLEEVE. AND I HAVE ALWAYS BURIED THEM DEEP BENEATH THE GROUND. DIG THEM UP ; LET'S FINISH WHAT WE'VE STARTED.
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