I don't care if you're don't remember, you're still my brother

Il était huit heures lorsque je me levais à l’entente des cris de ma fille, cette petite coquine était très à cheval sur la ponctualité et sur son petit-déjeuner, c’était comme ça avec Gaïa, 8h00 levé, 8h30 petit-déjeuner, mademoiselle avait des horaires strictes et je ne pouvais pas faire autrement sinon, ça allait être la pire journée de ma vie. J’avais déjà vécu ça une fois le jour, il ne fallait pas oublier le repas le plus important de la journée, surtout pour un bébé, plutôt capricieux. Après avoir renversé du cacao partout, mangé une tartine de confiture en s’en mettant partout, un bain plutôt agité, je décidais de l’habiller d’une petite robe avec des collants pour la mettre dans son parc le temps que je prenne ma douche. Il ne me fallut pas autant de temps pour m’habiller que ma fille, pour la simple raison que je choisissais plus rapidement mes vêtements que les siens : Un t-shirt noir, un jeans et un bonnet avec une veste.

La météo était plutôt clémente mais, j’enfilais quand même un manteau à ma fille avant de me rendre dans mon ancienne maison. Je ne considérais plus la demeure Hartley comme ma maison, je n’étais pas bien accueilli et ça se ressentait beaucoup trop, mais je ne pouvais pas laisser cette tension entraver ma relation avec mon frère jumeau. Ce fut ma mère qui ouvrit t me laissa entrer mais le regard de mon père lorsque j’entrai dans le salon me rendit un peu aigri. « Je viens voir Ioannis, pas toi. » Il grogna et je posai ma fille qui ne se priva pas pour courir dans la maison mais je la suivi lorsqu’elle s’engagea dans les escaliers afin de courir davantage afin de frapper de toute sa petite force à la porte de la chambre de mon frère. « Tonton Nanis ! Tonton Nanis ! » Je riais en l’entendant, elle n’avait jamais été capable de prononcer son prénom, mais c’était toujours drôle. « Allez jumeau ! Ne me dis pas que t’es déjà devant la console ! »

We will always be brothers forever

Insomnies, encore et toujours, voilà la raison pour laquelle je n’avais pas réussi à fermer l’œil la veille au soir avant quatre heures du matin. J’avais passé la quasi-totalité de la nuit à me tourner et me retourner dans mon lit en ayant ce visage qui s’imposait à moi. J’avais pensé à Joy absolument toute la nuit. J’avais pensé à notre conversation quand nous nous étions vus à l’appartement. Elle avait accepté de vivre avec moi à l’appart, elle avait accepté de m’aider à retrouver la mémoire. J’étais heureux qu’elle ait accepté de repartir dans tout ça, mais en même temps tout cela me mettait un peu sur les nerfs. Que se passerait-il si elle se rendait compte qu’au final elle ne m’aimait plus, si elle finissait par se rendre compte que je n’étais plus le même ? Que se passerait-il si mes souvenirs ne revenaient pas ? Que se passerait-il si… Ça avait été comme ça toute la nuit et je m’en étais donné un véritable mal de crane avant de finir par m’endormir. Je n’avais pas encore eu la chance, ou mal chance, de parler à mes parents depuis que j’avais appris ce qu’ils avaient fait à Joy, parce qu’ils étaient actuellement en voyage, mais je m’étais promis de leur faire comprendre que ça ne m’avait pas plu. Puis lorsque j’avais enfin trouvé le sommeil, quelqu’un me réveillait. J’avais l’impression de m’être assoupi seulement quelques minutes et je détestais cette sensation à vrai dire. Je laissé tomber mon coussin lourdement sur mon visage en grognant alors que je reconnu la voix de Phoebus. « Allez jumeau ! Ne me dis pas que t’es déjà devant la console ! » La porte s’ouvrit, laissant entrer la lumière en même temps alors que je poussais un nouveau grognement. « Veux dormir ! » Je soupirais lourdement alors que je sentis quelque chose près de moi. J’ouvris difficilement les yeux avant que mon regard ne tombe sur une petite tête blonde qui se tenait à quelques centimètres de mon visage. « Tonton Nanis ! » Surpris, mes yeux s’ouvrirent comme deux immenses soucoupes alors que la petite blonde s’allongeait sur mon torse. Tonton Nanis ces mots résonnaient dans ma tête comme un rêve. Je levais les yeux vers mon frère, ne sachant pas quoi faire. « Phoebus tu peux… M’expliquer… »



[Désolée c'est vraiment nulle]

I don't care if you're don't remember, you're still my brother

L’amnésie de mon frère était un obstacle qui nous empêchait parfois d’entamer une conversation sur le passé ou de vivre une journée sans que Ioannis me demande si cet endroit avait un souvenir particulier, je ne lui en voulais pas, c’était de ma faute tout ça, et il m’arrivait parfois de me détester lorsque je me regardais dans une glace. C’est ainsi que Gaïa, de sa personnalité spontanée, n’hésita pas à monter sur le lit de son oncle, avec un peu de difficulté pour approcher son nez à quelques centimètres de celui de mon jumeau. C’était sa manière de dire bonjour et en même temps de lui dire : Lève-toi ! Elle me l’avait déjà souvent fais lorsque je faisais une sieste avec elle l’après-midi et que la blondinette se réveillait avant moi. Et d’un coup, je m’en voulais, voyant bien les yeux étonnés de mon frère, je n’aurais pas dû amener Gaïa, pas tout de suite, lui annoncer la nouvelle avant, histoire qu’il se rappelle mais, je ne l’avais pas fait et je me détestais encore plus de lui affliger ça. « Hum, les parents sont rentrés ce matin de leur voyage, tu devais dormir et… je voulais te voir, j’aurais dû prévenir.. » Je baissais la tête avant de jouer nerveusement avec mes doigts, je supposais que papa n’avait certainement pas dû me mentionner de toute la convalescence de Ioannis, et je ne lui avais rien dis non plus, mais j’en voulais aussi à mes parents, de ne pas avoir énoncé le nom de Gaïa au moins une fois depuis le réveil de mon frère, et tout ça depuis l’annonce de mon homosexualité. Je ne savais même pas si mon jumeau se rappelait de cette partie de moi, ça remontait bien après ses souvenirs, il me semble. Je décidais donc d’y aller en douceur avec mon frangin pour ne pas trop le brusquer, déjà le fait qu’il soit oncle devait pas mal le perturber, nous n’avions que 19 ans. « Ioannis, c’est Gaïa, elle a un an et demi et c’est ma fille… Mais tu ne verras jamais la mère, elle a foutu le camp. » C’était déjà beaucoup d’information pour lui, je le savais, mais comment faire autrement ? Je ne pouvais simplement pas lui dire que c’était ma fille, il m’aurait posé d’autres questions et je suis certain qu’avec les informations que je lui ai donné, il va m’en poser d’autre.


(c'était parfait )

We will always be brothers forever

 

Les choses étaient dures pour moi ces derniers temps, croiser des personne que j’étais censé connaitre mais que j’étais incapable de nommer. C’était frustrant, vraiment très frustrant et j’étais devenue impulsif à cause de ça. Il m’arrivait de m’énerver très vite, ce que je n’aimais pas vraiment à vrai dire. Le seul avec qui je me sentais à peu près normal c’était Phoebus. Il était surement celui qui me connaissait le mieux et celui que je connaissais le mieux. Seulement je savais qu’en quatre ans, mes quatre années perdues, il avait bien dû se passer des choses dans sa vie. Et effectivement lorsqu’il pénétra dans ma chambre ce matin-là, accompagné d’une petite fille avec une bouille absolument craquante je me sentais à nouveau perdu. Il avait fallu à peine quelques secondes pour que je ne remarque qu’elle m’avait appelé tonton. Sur le cul, j’étais sur le cul. Phoebus avait une fille. « Hum, les parents sont rentrés ce matin de leur voyage, tu devais dormir et… je voulais te voir, j’aurais dû prévenir... » Retrouvant mes esprits je secouais légèrement la tête avant de sourire. « Non, non ça va t’inquiète. J’ai juste eu beaucoup de mal à m’endormir hier soir. » Un nouveau sourire et j’enfilais un sweat que j’enfilais rapidement. Mes yeux retombèrent une nouvelle fois sur le petite fille qui me souriait de toutes ses dents (pas encore très nombreuses). Elle avait le même regard que Phoebus. « Ioannis, c’est Gaïa, elle a un an et demi et c’est ma fille… Mais tu ne verras jamais la mère, elle a foutu le camp.  » Un moment d’hésitation et je finis par lever le regard vers mon frère. « Tu… Enfin pourquoi tu m’as pas dit plutôt que t’avais une fille ? Et puis tu n’es pas censé être… » Je jetais un regard par la porte, être sûr que personne n’était là puis baissais la voix avant de reprendre. « Gay… ? » Je n’étais pas vraiment sur à vrai dire. J’avais toujours eu le sentiment qu’il était attiré par les garçons, mais dans mes souvenirs il n’avait jamais rien confirmé.