Des cris, plutôt des pleurs, ce bruit incessant qui empêchait Phoebus de se concentrer correctement sur son devoir d'histoire, la révolution française ce n'était si facile que ça, et puis en quoi était-ce important? Ils étaient à Chicago, pas en France, mais les études, c'était important pour le bouclé, parce qu'il voulait faire de grandes études, peut-être droit où il ne savait pas trop quoi encore. Mais ce gosse n'arrêtait pas de pleurer, ça commençait vraiment à lui taper sur les nerfs, surtout avec ce devoir. Le jeune homme ouvrit la porte avant de découvrir que ce gosse qui pleurait, ce bébé qui faisait des siennes, il se trouvait juste devant sa porte, dans un couffin, avec une lettre. Combien de temps ce bambin était-il resté là? Pourquoi la personne n'avait-elle pas frapper? L'inconsciente. « Qu’est-ce que tu fais-là petite ? » il saisit le maxi-cosy avant d’entrer dans le salon avec l’enfant et le sac qui l’accompagnait, abandonner un bébé c’était vraiment intolérable, pourquoi ? C’était la question qu’il se posait en voyant ce visage poupin. Mais, le regard de Phoebus fut attiré par la lettre qui accompagnait la gamine, elle lui était adressée, serait-ce possible que ? Non… Non impossible.

Le bouclé avait les larmes aux yeux, ça ne pouvait pas être le cas, il allait se faire tuer par ses parents et surtout, comment allait-il faire, il ne voulait pas abandonner cette petite chose fragile, il ne voulait pas être un mauvais père. Parce que c’était ce qu’il était malgré qu’il soit encore sous le choc il en était conscient. Malgré tout, il décompta neuf mois et des poussières, ce bébé n’avait que deux semaines et tout concordait. Ioannis entra dans le salon et ce figea en voyant son frère, se demandant bien ce qu’il faisait avec un bébé dans le salon. « Alors le gnome, on fait du baby-sitting ? Il est à qui ce bambin ? » « A moi…C’est ma fille. » Son jumeau semblait perdu, son frère avait un bébé, il était père et il n'avait même pas de copines. Il sautait les étapes. « Va falloir que tu m'expliques là, j'ai pas suivi », Phoebus soupira « C'est simple, il y a plus ou moins neuf mois, j'ai couché avec une fille, c'était ma première fois Ioa...c'était ma première fois. Et là, j'ai une lettre, ce bébé devant la porte, c'est ma fille, elle a à peine deux semaines et...et je vais me faire tuer par papa-maman »

Environ neuf mois auparavant.
Elle s’appelait Ëlla, elle était jolie et elle l’avait invité plusieurs fois, c’était bien le quatrième rendez-vous en tête-à-tête, mais les deux jeunes étaient amis depuis le début du collège. La blondinette avait toujours eu un crush sur le bouclé mais celui-ci ne s’était jamais demandé s’il voulait ou non tenter quelque chose, une histoire d'amour. A ce moment-là, Phoebus ne savait pas, il n’était pas conscient de son homosexualité, c’était normal pour lui une fille & un garçon, ensemble, c’est ce qu’il voyait partout. Ce fut la jeune femme qui fit le premier pas, un baiser, doux, simple et une main innocemment posée sur la cuisse du bouclé puis, ses doigts remontèrent et lentement vint défaire la boucle de ceinture du jeune homme. Cette nuit là, ce fut la première fois pour tous les deux: ce ne fut pas agréable mais pas assez désagréable pour ne pas apprécier un minimum. Et bien sur, ils n'avaient pas pensé à la capote: aucun des deux et voilà qu'aujourd'hui, Phoebus se retrouvait une petite fille sur les bras, sans savoir où était la mère de cette petite.

A la naissance de Gaïa
L'annonce de sa paternité consterna mais il était impensable de laisser cet enfant seul, Phoebus devait assumer et ses parents, catholiques à souhait, le soutenir tout de même. Les nuits blanches, le manque de sommeil, mais pas le manque d'argent. Si Ioannis avait son appartement, Phoebus l'avait aussi, même s'il revenait de temps en temps chez papa-maman. Ce qui fut plus embêtant, c'est l'annonce de sa sexualité.

La découverte de sa sexualité fut plutôt naturelle, il avait d’abord commencer à rêver, à se sentir différent avec ce voisin qui lui semblait assez beau, le bouclé avait commencé par des rêves simples puis de plus en plus érotiques en se réveillant en sueur et souvent avec une érection douloureuse, il commença alors à cacher cette nouvelle sensation chez lui mais un jour, alors qu’il jouait aux jeux vidéo avec ce fameux voisin, il se lança, lâchant la manette du jeu, attrapant le visage de son ami et plaquant ses lèvres contre le sienne, par surprise. « Putain mais qu’est-ce que tu fais Phoeb ! » Le jeune père baissa la tête, honteux, il allait se prendre le plus grand vent de sa vie. « Désolé, je… j’en avais tellement envie et… » « Recommence ! » « Quoi ?! » Ce revirement de situation lui fit battre le cœur, pourquoi lui demandait-il de recommencer alors que quelques secondes plutôt il était presque à lui hurler dessus. « Embrasse-moi correctement putain, Phoeb je t’en supplie. » Et Phoebus ne se fit pas prier, c’était une découverte extraordinaire qui repoussait toute limites, des mains baladeuses, des maladresses mais du désir, des sensations si nouvelles mais si plaisantes. « Je te veux, oh je te veux… » Le jeune Hartley ne pouvait contrôler son désir, cette nouvelle sensation et les deux nouveaux adultes terminèrent dans la chambre de l’américain, trempés de sueurs, mais unis pour une première fois, douloureuse certes, mais si intense où Phoebus guidait dans une relation toute nouvelle.


L'annonce de son orientation fut pire qu'annoncer qu'il était père, la famille Hartley était très chrétienne, surtout les parents et un homme avec un homme n'avait pas lieu d'être, le mot homosexualité n'existait pas, pour eux c'était une chose inventé par la société pour décrire les monstres qu'étaient ceux qui osait défier la loi de Dieu. Et ce fut la rupture de ce lien parentale, le bouclé se retrouvait seul face à ses parents, son frère le savait, il l'avait défendu, mais ça n'empêcha en rien monsieur Hartley de foutre le jeune père dehors en lui demandant de se trouver un logement et de ne plus jamais remettre les pieds dans cette maison.

à l'heure actuelle
Phoebus a 19 ans, sa fille, Gaïa, a 1 an, bientôt et demi comme il aime le dire. Ils habitent tout les deux dans un appartement que le jeune père loue avec l'aide financière qu'il lui est attribuée, mais le reste, il s'occupe travaille dans un petit magasin de disque, c'est vrai il doit parfois se serrer la ceinture, mais il y arrive et ferait tout pour sa fille.