I've come to talk with you again because a vision softly creeping
left its seeds while I was sleeping

La journée à rêvasser dans la chambre d’hôtel alors que je me trouvais dans une « magnifique » agglomération américaine. Rien que la route de l'aéroport au motel, je détestais cette ville. De toute façon, s'il y avait des buildings et des voitures bruyantes dans la rue, je ne souhaitais qu'une seule chose, quitter les lieux. On pouvait plutôt me caser dans le tiroir des traditionalistes, aimant l'histoire des États-Unis du dix-neuvième siècle. Un ranch où la tranquillité serait reine au milieu des animaux sauvages vivant leur vie sans se soucier de l'Homme. Et pourtant, j'étais à Chicago. Ville bien différente de cet idéal. Ma visite dans ce coin des États-Unis n'avait aucun lien avec comme futur projet d'emménager mais, de revoir une personne chère à mes yeux. Une demoiselle qui venait de lire ma lettre datant plus d'une décennie. Long. Le premier mot qui pouvait me venir à l'esprit. J'avais stoppé cette promesse de me rendre à l'aéroport tous les premiers jours du mois au bout de dix ans.. cent vingt journées entières de ma vie à patienter sur un parking. Je ne devais plus penser à cette période du passé. Rester dans le présent, voilà ce que je me forçais à faire depuis plusieurs mois.

Ma montre indiquait dix-neuf heure. Moment de bouger de cette chambre pour rendre visite à Maellys. Je ne voyais pas d'autres solutions pour la revoir qu'aller sonner à sa porte. Où elle travaillait ? Aucune idée. Ses passions ? Dix années ont passé alors les occupations pouvaient facilement changer. Je ne connaissais plus rien de l'adolescente d'autrefois. Certes, le caractère très têtu et enquiquineuse n'avait sûrement pas bougé d'un poil. Une pensée pour Maellys et soudain, le téléphone sonna. Je te laisse, d'accord ? J'y jetterai un coup d’œil tout à l'heure. Un appel de Lina qui souhaitait que j'observe une liste envoyée par mail des personnes susceptibles de m'être intéressantes pour l'article. Qu'est-ce que je m'en moquais en ce moment ! Le décalage horaire dans les pieds, une journée de repos c'était trop demandé ? En plus, je souhaitais partir rapidement dans l'espoir de ne pas me retrouver dans les bouchons. Un dernier soupire avant d'attraper ma veste et les clefs de la chambre. Par chance, un taxi s'arrêta sur le parking de l'hôtel alors que cela ne faisait que deux minutes d'attente. La disponibilité demeurait bien une vertu qui se perdait en Europe. Pouvez-vous m'emmener ici ? Dis-je au conducteur en lui prêtant l'adresse que la jeune femme avait donné à Marius. La langue me semblait déjà trop laborieuse alors, si en plus on me donnait un lieu écrit typiquement à l'américaine.. Des chiffres, des lettres, des abréviations, absolument tout se cachait dans une adresse d'habitation provenant des États-Unis. L'américain m'annonça que ce n'était pas si loin mais, nous n'avions pas la même notion de ce mot. Les minutes défilaient et voilà que nous arrivions à l'adresse souhaitée au bout de quarante minutes. Le point positif : Le dollar était moins fort que l’euro. Le quartier semblait sympathique où on apercevait quelques coins de verdure. Si Maellys vivait ici, cela signifiait qu'elle avait bien réussi sa vie. Le prix du mètre carré ne devait pas être négligeable en observant les bâtiments qui faisaient ressortir l'historique de la ville. Je gardais fermement le bout de papier dans ma main droite avant de vérifier à nouveau si le conducteur ne s'était pas trompé. Et non, aucune faute de sa part.. Appeler dans l'interphone ? Quelle stupidité ! Pour dire « Salut c'est Tomas, tu m'ouvres ? » Idée plus que grotesque. Je patientais une dizaine de minutes avant qu'une vieille dame ouvre la porte principale pour que je puisse m'y faufiler. En fait, je n'avais même pas le temps de me poser la question de ce que je pourrais lui dire en la voyant car, à chaque fois un nouveau problème surgissait de nulle part. Maintenant, comment savoir à quel étage et à quel numéro se trouvait-elle ? La chance me souriait puisque sur le papier, une possibilité que les derniers chiffres me donnaient la réponse. Je ne pouvais pas le nier, mes jambes avançaient très lentement vers l’ascenseur et par la suite, dans le couloir menant à la porte. Et si elle travaillait en ce moment ? Et si elle ne souhaitait pas me revoir ? Et si je tombais nez à nez avec son petit ami ? Mince.. J'avais pressé la sonnette. Un pas en arrière pour ne pas être près de l'entrée, j'essayais tout de même d'entendre s'il y avait une présence dans l'appartement.

I'm at a payphone trying to call home, all of my change I spent on you. Where have the times gone, baby it's all wrong; where are the plans we made for two? I know it's hard to remember the people we used to be... It's even harder to picture that you're not here next to me. You say it's too late to make it... But is it too late to try? And in our time that you wasted, all of our bridges burned down. I've wasted my nights, you turned out the lights, now I'm paralyzed... Still stuck in that time when we called it love. But even the sun sets in paradise. If "Happy Ever After" did exist,I would still be holding you like this! But all those fairy tales are full of shit. One more fuckin' love song, I'll be sick.