Il naquît dans la haute sphère de la société située à Chicago. Fils d’un homme d’affaire impitoyable et d’un mannequin promue aux plus grands défilés américains, Ethan, ainsi nommé, était déjà destiné à accomplir de grandes choses. Il avait le monde à ses pieds et les moyens de le contrôler comme il le désirait. Pourtant, il n’en avait aucunement saisi l’opportunité, car il n’était qu’un bébé reflétant toute la candeur et l’amour de ses parents. Ethan fût entouré de ses parents durant la première année de sa vie. Présence indispensable à sa croissance. Il obtint alors toute leur attention pendant un lapse de temps finalement assez restreint, puisque ceux-ci finirent par vaquer de nouveaux à leurs occupations premières, le laissant entre les mains de personnes vaillantes. Il fût rapidement nommé par son deuxième prénom, Sidji. Pourquoi ? Simplement parce que son propre géniteur s’appelait Ethan Hart, et qu’il avait pensé aux quiproquos, ainsi qu’à la difficulté, que cela allait amener. Ethan devînt alors Sidji. Prénom bien plus simple d’une part, et original d’une autre part. Rapidement éduqué aux bonnes manières, il acquit une prestance et un charisme assez important dès son plus jeune âge. Sa nourrice attitrée et ses professeurs particuliers le conditionnèrent à l’atmosphère dans laquelle ses parents allaient l’amener à rencontrer. Tôt ou tard. En grandissant, il côtoya des écoles privées, se fit de nombreuses connaissances qu’il ne pouvait cependant pas qualifier d’amis. En somme, il eût une enfance plutôt solitaire et mouvementée, apprenant à connaître davantage ces mondains uppés de Chicago, se faisant par la même occasion au travail de son père, de sa mère, de sa famille toute entière. Et, le plus important, il contribua à donner une bonne image de ses parents, image qui se broda autour du terme famille.

13 ans. Ce fût l’âge qu’il avait lorsqu’il ressentit ces premières tensions familiales embrouiller ses parents. Ceux-ci commencèrent à se disputer à propos de sujets et d’autres qu’il ne comprenait pas vraiment. Il se contentait de s’enfermer dans sa chambre, d’errer seul dans la ville, de faire de nouvelles rencontres qui n’étaient pas toujours bénéfiques pour son image. Il ne s’en soucia guère. Un an plus tard, il assista à la crise qui sépara définitivement ses géniteurs. Ils hurlèrent, faisant comme s’il n’existait pas. Sa mère cassa un vase, son père manqua cruellement de sang-froid et faillit la gifler. Tout le monde apprenait, dès le lendemain, qu’une demande de divorce avait été faite pour la famille Hart. Une bataille acharnée se lança alors pour savoir à qui reviendrait tous les biens qu’ils possédaient et qui auraient la garde du petit Sidji. Ce fût l’évènement le plus marquant de sa vie. Ça le bouleversa si bien qu’il fugua, ne pouvant plus supporter les regards noirs et les injures fusant entre ces deux-là. Fort heureusement, un policier le retrouva et le ramena à ses parents. Un an et demi après la séparation, le verdict tomba. Sa mère eût la majeure partie des biens, alors que son père eût principalement sa garde, car sa génitrice était souvent en déplacement à cause de son boulot. Après ça, sa vie redevînt peu à peu normale pour un garçon de quinze ans issu d’une famille bourgeoise, et succombant à un divorce.

La période du lycée fût étonnamment plus calme. Il commença à sortir, à tester, à faire des expériences totalement folles et parfois dangereuses. Il se trouva même une passion pour les belles voitures. Sidji testa alcools, drogues douces, drogues dures, tabac, sexe. Tout ce qui lui était possible d’avoir. Capricieux, ce fût aussi à ce moment-là que son côté égoïste commença à se mouvoir. Un côté égoïste et possessif envers les quelques copines qu’il avait eues durant cette période. Il réussit sans trop de mal ses études, malgré quelques bas qui le tirèrent en direction d’une mauvaise pente à suivre, mais il remonta ses notes pour pouvoir étudier à l’université de son choix. Une grosse décision à prendre. Quelle branche étudier ? Et où l’étudier ? Il opta pour les langues, se contentant d’aller à l’université de Chicago, là où la plupart de ses amis allait aussi. En entrant à l’université, il sentit comme un changement d’atmosphère. Sidji se contenta de suivre ses cours, et prit un boulot de mécano sur le côté, en apprenant davantage sur les voitures. Ça lui permit aussi de quitter le cocon familial instable pour s’installer dans son propre appartement, aussi financé par son père lorsqu’il en avait besoin.
À présent, Sidji se contente de vivre sa vie au jour le jour. Il remplit des défis sur ce site internet entraînant et amusant. Il mate sa prof d’anglais qu’il a finalement réussi à mettre dans son lit. Il obtient ce qu’il veut, quand il le veut. Ou presque. Tout semble lui sourire, bien qu’il ne parle jamais du côté familial. Certains savent que sa mère est mannequin, d’autres la croient morte ou partie avec un autre. Personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé dans sa vie, et à quel point ça l’a bouffé de l’intérieur durant toute une période. Il tente de mettre ça derrière lui, se concentrant sur d'autres choses bien plus attrayantes, mais tout aussi difficile à gérer.